zoom

Les décideurs économiques ne s’opposent pas à l’intervention de l’État

Les décideurs économiques, à l’instar des Français dans leur ensemble, déclarent eux aussi avoir déjà pris des mesures concernant la transition écologique, et leurs attentes sont également très fortes quant à l’action de l’État.


Les décideurs économiques se montrent globalement plus sensibles que le public au changement climatique et plus convaincus de son origine anthropique (82 % contre 64 %, et c’est + 8 pts par rapport à 2018). On peut y voir un effet du contexte réglementaire. Plus de la moitié des entreprises interrogées déclarent être soumises à l’obligation d’audits énergie (51 %, soit + 19 % par rapport à 2018), 37 % à l’obligation de bilan GES (+ 11 %), 35 % à l’obligation de reporting extrafinancier (+ 9 %) et 24 % au marché des quotas carbone (+ 5 %). En outre, 52 % des décideurs ont constaté un durcissement du cadre réglementaire.

Des actions pour atténuer le changement climatique mais pas encore pour s’adapter

Alors que 61 % considèrent que l’activité de leur entreprise a des impacts sur le climat, 77 % des dirigeants interrogés estiment que leur entreprise est capable de réduire significativement ses émissions de GES. Ils déclarent ainsi avoir mis en place des mesures d’atténuation du changement climatique, parmi lesquelles : « Mettre en place des mesures pour économiser l’énergie dans les locaux » (83 %), « Revoir toute sa chaîne de valeur pour minimiser la production de déchets et ses impacts » (66 %) ou, dans une moindre mesure, « Concevoir des produits, services ou procédés consommant moins de ressources » (55 %).
Concernant les actions pour s’adapter aux conséquences du changement climatique, on observe plus de réticence. La réalisation de travaux pour diminuer la vulnérabilité des locaux vient en tête des mesures prises (41 % l’ont fait, et 36 % ne l’envisagent pas). Trois types d’adaptation sont ensuite cités : « Avoir revu sa chaîne d’approvisionnement et de distribution » (24 % l’ont fait, et 56 % ne l’envisagent pas), « Avoir fait évoluer en profondeur son business model » (21 % l’ont fait, et 57 % ne l’envisagent pas), « Avoir réalisé un diagnostic de vulnérabilité aux impacts du changement climatique » (17 % l’ont fait, et 59 % ne l’envisagent pas).

Attente de plus d’intervention de l’État et une réorientation de la politique économique

Paradoxalement, les dirigeants d’entreprises ne considèrent pas les entreprises comme les acteurs agissant le plus. Ils les situant après les États, les collectivités et la société civile. 88 % sont favorables à une intervention des pouvoirs publics pour lutter contre le changement climatique. S’ils plébiscitent des aides sans imposer de contraintes (62 %), un quart (26 %) considèrent que les pouvoirs publics devraient prendre des mesures contraignantes pour les entreprises (mise en place d’obligations, et de sanctions en cas de non-application). Seulement 3 % souhaiteraient la suppression de la réglementation, et 9 % s’opposent à une intervention de l’État.
78 % des décideurs économiques (contre 58 % des Français) considèrent que le gouvernement devrait en priorité réorienter en profondeur notre économie en soutenant exclusivement les activités qui préservent l’environnement, la santé et la cohésion sociale. Et 84 % se disent favorables à l’instauration d’un prix élevé du carbone.
Par ailleurs, les décideurs économiques croient un peu moins que les Français au progrès technique comme solution (9 % vs. 13 %).